Louer sur Airbnb : bien comprendre la fiscalité des locations de courte durée
Avec l’essor des plateformes de location comme Airbnb, de plus en plus de propriétaires se tournent vers la location saisonnière pour rentabiliser leur bien immobilier. Si cette activité peut être lucrative, elle est aussi soumise à des règles fiscales strictes qu’il est essentiel de maîtriser.
Entre impôts, cotisations sociales, obligations déclaratives et régimes fiscaux, la fiscalité des locations de courte durée peut vite devenir un casse-tête pour les loueurs. Pourtant, une bonne compréhension de ces règles permet d’optimiser ses revenus et d’éviter des erreurs coûteuses.
Dans cet article, nous passons en revue tous les aspects fiscaux à connaître pour louer en toute légalité et maximiser la rentabilité de votre bien sur Airbnb.

Bien déclarer ses revenus locatifs Airbnb en 2025
Pour éviter les erreurs, conservez une trace des jours pendant lesquels vous avez loué votre logement et les tarifs appliqués. Les plateformes de location saisonnières telles qu’Airbnb ou Booking.com vous fournissent généralement un relevé annuel de vos recettes, un document à conserver précieusement pour vous faciliter la vie au moment de la déclaration d’impôts.
Tous les revenus issus de la location via Airbnb ou toute autre plateforme ne sont pas forcément imposables. En effet, si vous avez perçu moins de 760 € par an en louant une partie de votre résidence principale, ou moins de 305 € par an dans le cas de la location d’une résidence secondaire, vous n'avez pas à déclarer ces montants.
Cependant, si vous dépassez ces seuils, vos recettes ne sont plus considérées comme des revenus fonciers, mais comme des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Elles doivent par conséquent être déclarées et seront imposées.
La fiscalité des revenus issus de la location de courte durée
Les revenus générés par une location saisonnière sur Airbnb sont considérés comme des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) et non comme des revenus fonciers. Cette distinction implique des obligations fiscales spécifiques et offre plusieurs régimes d’imposition possibles.
Le régime du micro-BIC : simplicité et abattement forfaitaire
Le régime micro-BIC s’applique aux propriétaires dont les recettes locatives annuelles n’excèdent pas 77 700 € pour une location meublée classique et 188 700 € pour un meublé de tourisme classé.
Ce régime offre un abattement forfaitaire de 50 % sur les revenus locatifs (71 % pour les meublés de tourisme classés). Seule la moitié des recettes est donc soumise à l’impôt, sans possibilité de déduire d’autres charges.
Le régime réel : pour optimiser la fiscalité de votre Airbnb
Si vos revenus de location courte durée dépassent les seuils du micro-BIC ou si vous souhaitez déduire vos charges, vous pouvez opter pour le régime réel. Dans ce cas, vous devez tenir une comptabilité et déclarer l’ensemble de vos recettes et dépenses.
Les charges déductibles incluent :
- Les intérêts d’emprunt,
- Les frais de gestion et d’assurance,
- Les travaux d’entretien et d’amélioration,
- Les amortissements du bien et des équipements.
Ce régime est particulièrement avantageux pour les propriétaires ayant des charges importantes, car il peut réduire significativement l’assiette imposable et permettre une meilleure optimisation fiscale.
Comparaison entre micro-BIC et régime réel
Critères | Micro-BIC | Régime Réel |
Seuil de revenus | Jusqu’à 77 700 € (location meublée) / 188 700 € (meublé de tourisme classé) | Au-delà de ces seuils ou sur option |
Abattement fiscal | 50 % (location meublée) / 71 % (meublé de tourisme classé) | Pas d’abattement, mais déduction des charges |
Comptabilité | Simplifiée | Obligatoire, tenue d’un bilan et d’un compte de résultat |
Charges déductibles | Aucune (hors abattement forfaitaire) | Intérêts d’emprunt, travaux, frais de gestion, amortissements |
Si vous souhaitez vous faire accompagner par des professionnels du secteur de la location saisonnière, certaines conciergeries à Lyon, à Marseille, ou encore à Paris, comme ailleurs, proposent de vous épauler également dans toute la gestion de la fiscalité liée à l’exploitation de votre appartement ou maison en Airbnb.
Les cotisations sociales et prélèvements obligatoires
En plus de l’impôt sur le revenu, les locations Airbnb peuvent être soumises aux cotisations sociales selon le montant des recettes et la fréquence des locations.
Cas n°1 : Revenus inférieurs à 23 000 € par an
Si vos revenus locatifs sont inférieurs à 23 000 € par an et représentent une activité secondaire, vous êtes redevable des prélèvements sociaux au taux de 17,2 % (CSG-CRDS). Ces prélèvements s’ajoutent à votre impôt sur le revenu.
Cas n°2 : Revenus supérieurs à 23 000 € par an
Si vos recettes locatives dépassent 23 000 € et que cette activité représente une part significative de vos revenus, vous devez vous affilier au régime social des indépendants (SSI) et payer des cotisations sociales en fonction de vos bénéfices. Dans ce cas, le taux de cotisation peut varier entre 20 % et 40 % du bénéfice.
Cas n°3 : Loueur en Meublé Professionnel (LMP)
Si vos recettes locatives dépassent 23 000 € par an et représentent plus de 50 % de vos revenus totaux, vous obtenez automatiquement le statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP). Ce statut entraîne des obligations comptables plus strictes, mais permet aussi d’accéder à certains avantages fiscaux, notamment l’exonération de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) et la possibilité d’imputer les déficits sur le revenu global.
La taxe de séjour : une obligation pour les loueurs Airbnb
La taxe de séjour est un impôt local destiné à financer le développement touristique. Elle s’applique aux voyageurs et est collectée par Airbnb, Booking et toute autre plateforme avant d’être reversée aux collectivités locales.
Le montant de la taxe varie selon la commune et le type d’hébergement (classé ou non classé). Il est essentiel de vérifier les obligations spécifiques à votre localité pour éviter toute infraction.
Faut-il créer une société pour louer sur Airbnb ?
Certains propriétaires choisissent de créer une SCI (Société Civile Immobilière) ou une SARL de famille pour gérer leurs locations saisonnières. Voici quelques points à considérer avant d’opter pour cette solution :
- SCI : Adaptée aux locations longue durée, elle n’est pas idéale pour les locations saisonnières, car elle est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS) si elle réalise des activités commerciales comme la location meublée.
- SARL de famille : Plus avantageuse, elle permet d’éviter l’IS en optant pour l’imposition sur le revenu et offre une meilleure transmission du patrimoine.
- EURL ou SASU : Ces statuts permettent d’exercer une activité locative tout en séparant son patrimoine personnel et professionnel, mais impliquent des charges sociales plus élevées.
Rentabilité des locations Airbnb en France
La rentabilité d’un Airbnb dépend de plusieurs facteurs, notamment l’emplacement, la gestion et l’optimisation des tarifs. En France, certaines villes affichent une forte rentabilité, notamment celles où l’offre hôtelière est limitée ou où la demande touristique est constante.
À Paris, Bordeaux ou Lyon, les locations de courte durée peuvent générer des revenus élevés, avec des taux d’occupation dépassant souvent 75 % tout au long de l'année. En revanche, la réglementation y est stricte et peut limiter le potentiel de revenus.
En bord de mer ou en montagne, la rentabilité dépend fortement de la saisonnalité. Les villes moyennes et certaines destinations secondaires offrent parfois une meilleure stabilité des revenus, avec des prix d’achat plus accessibles et une réglementation plus souple.
Il est donc essentiel de bien analyser le marché local avant d’investir. L’utilisation d’un outil d’estimation du potentiel locatif peut aider à prévoir les revenus et les coûts associés à une location saisonnière, permettant ainsi de maximiser la rentabilité.
La fiscalité des locations de courte durée sur Airbnb peut sembler complexe, mais une bonne connaissance des règles en vigueur permet d’optimiser sa rentabilité et d’éviter les erreurs. Entre le choix du régime fiscal, les obligations sociales et les déclarations à effectuer, chaque propriétaire doit adapter sa stratégie pour tirer le meilleur parti de son investissement.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la rentabilité de votre bien ou comparer les services des meilleures conciergeries pour gérer votre location, consultez nos ressources détaillées sur la location de courte durée et nos partenaires spécialisés.